Fils,
Découvre dans le service l'ennoblissement de l'âme et de l'esprit, la naissance de l'amour universel, car ce n'est que lorsque le besoin de ton voisin transcende le tien que tu peux comprendre un peu l'essence du véritable amour que tu es venu apprendre dans ce monde.
Comprends que lorsque tu sers, ce n'est pas seulement l'acte de servir qui libère les âmes des enfers de ce monde, mais aussi l'amour et la charité fraternelle que tu imprimes dans tes actions et la sincérité avec laquelle tu transcendes tes craintes et tes limitations ; c'est le fait de faire ce que tu n'as jamais pensé faire qui unit tes mains aux Mains du Créateur et rend ton service sacré.
Oui, va à la rencontre des plus pauvres ; va loin, cherchant dans les abîmes ceux qui ont besoin de ton union avec Dieu. Va où les délaissés ne connaissent pas l'espoir, où les malades ne connaissent pas la foi, où les affamés ne connaissent pas la miséricorde, où les pauvres ne connaissent pas la richesse de vivre pleinement dans l'Esprit de Dieu. Imprime tous ces attributs dans le silence de ta bouche et dans les actes sincères de tes mains, dans le battement profond de ton cœur.
Mets dans le service l'espoir que ce monde atteigne la rédemption, pour que les âmes reconnaissent l'unité et l'amour.
Tu n'as pas besoin de prêcher, car les mots sont parfois très imparfaits en ces temps. Choisis de donner un exemple de pacification, de fraternité, d'abandon désintéressé.
N'attends jamais d'être remercié pour le service rendu. N'attends pas de retour, ne cherche pas de résultats. Mets dans la terre la graine d'un arbre que tu ne verras peut-être pas pousser, mais aie confiance qu'il donnera des fruits pour les affamés dans un temps futur et donnera de l'ombre à ceux qui sont fatigués de tant marcher pour y trouver un endroit où se reposer.
Tout comme tu allumes ton cœur au service des plus pauvres, allume-le aussi au service de ceux qui sont à tes côtés. Très souvent tu te soucies des âmes éloignées qui se perdent, mais tu ne vois pas celles qui se perdent pour ne pas trouver en toi un peu de subsistance, de soutien, de compassion et de fraternité.
Je sais que tu veux guérir le monde, reconstruire la Terre et ne pas laisser le bateau du salut pour cette race faire naufrage. Alors, commence par ta propre maison, par les Centres d'Amour, par toute la vie autour de toi, car celui qui apprend à aimer n'aime pas de temps en temps ou seulement quelques-uns, les plus misérables.
L'amour, fils, quand il habite vraiment dans le cœur humain, contemple toute la Création, il contemple les semblables et aussi les Règnes de la Nature ; il contemple les pauvres comme les riches, car le plus grand besoin est le manque d'amour.
L'amour n'a ni culture, ni religion, ni langue, ni ethnie. L'amour qui se propose de vivre en ce monde est le même Amour du Cœur de Dieu. Vis alors cet amour et sois cet amour à chaque instant, avec tout et avec tous, dans le silence de tes actions, dans la solitude de ton cœur, tout comme parmi les foules. Tu apprendras ainsi le plus grand service vécu dans ce monde, qui n'est pas seulement la charité, c'est la christification.
Ton Père et compagnon de toujours, Celui qui te conduit au Cœur du Christ.
Saint Joseph, le Très Chaste.
